Débrouille Compagnie, l’art de la récup !
♫♪ J’aurais voulu être un artiste pour pouvoir me mettre en piste ! Avec seulement quelques déchets et un peu de créativité, j’aimerais tout transformer ♫♪ ! Il suffit de pousser les portes de l’atelier Débrouille Compagnie pour que cet air musical prenne tout son sens. A l’intérieur, on invente, on créée et on transforme ! Ici, les déchets constituent une seconde ressource. Entre l’atelier et la boutique, découvrez comment nos déchets deviennent des bijoux, des tapis ou du mobilier ! Notre équipe est allée poser quelques questions à Cédric qui a rejoint l’association récemment.
Pouvez-vous nous expliquer la création du projet ?
Nous avons démarré en 2002 dans des vieux hangars où nous travaillions principalement avec des canettes que nous récupérions. L’idée de départ était de redonner vie aux déchets. En 2007, nous avons trouvé des locaux, ce qui nous a permis d’asseoir notre statut d’association. Ici, nous voulions faire de l’animation autour d’ateliers. Depuis 2 ans, nous avons acquis un autre local où nous avons installé notre boutique. L’année dernière, nous avons créée notre site de vente en ligne. Enfin, nous avons également répondu à un appel à projets de création de jardins partagés. Dans ce sens, nous avons en gérance des parcelles. Nous faisons de la sensibilisation au compost, aux déchets et nous animons la scénographie du jardin avec notamment des arbres collecteurs de déchets. Nous avons aussi organisé une soirée cinéma dans le jardin avec les gens du quartier.
Quelle est la différence entre votre boutique et l’atelier ?
Dans l’atelier, l’objectif est de permettre à tous de créer de nouveaux objets à partir de matériaux, principalement les canettes et les bouteilles en plastiques. Nous organisons tous les mercredis de 14h30 à 16h30 des ateliers de récupération pour les enfants. Les adultes peuvent également venir le jeudi de 19h à 21h. Dans notre boutique, tous les objets que vous voyez ici sont créés par des artistes/artisans du monde entier (Afrique, Asie, Amérique du Sud) qui utilisent des matériaux de récupération pour réaliser des tapis, du mobilier, des bijoux, des accessoires. Ils ont un vrai savoir-faire ancestral qui a malheureusement du mal à perdurer en France. Avec nos ateliers, nous espérons vraiment transmettre ce savoir et ce goût de la création pour que le public puisse recréer des objets à partir du minimum.
On peut donc dire que c’est une vraie sensibilisation au gaspillage ?
Nous ne faisons pas de sensibilisation directe. Nous n’avons pas un discours axé sur le gaspillage. Le principal, c’est de passer un bon moment. Mais, indirectement nous sensibilisons les gens sur l’origine des matériaux, le DIY (Do It Yourself) ainsi que sur le gaspillage. En effet, lorsqu’ils sortent de nos ateliers, ils se posent des questions et prennent conscience de l’importance des ressources.
Il y a tout de même une vraie démarche environnementale. Y-a-t-il une démarche sociale derrière votre projet ?
Tout à fait. Nous attachons beaucoup d’importance à animer des ateliers dans les zones sensibles. Nous donnons également l’accès gratuit aux ateliers aux enfants du XIXème arrondissement. Le plus important c’est que tout le monde puisse y participer. Nous soutenons vivement les artisans qui nous apportent une partie de leur-savoir faire en valorisant leur travail de récupération dans notre boutique. Enfin, nous avons aussi des objets qui viennent d’Italie, et ce sont des femmes qui travaillent dans un atelier carcéral qui les réalisent.
Intervenez-vous ailleurs que dans le XIXème arrondissement ?
Oui. Pour nos ateliers, nous nous déplaçons dans des centres de loisirs, dans des associations diverses ou lors des fêtes de quartier. Nous intervenons également dans les villes lors des programmes de prévention des déchets. Dans le privé, il nous arrive de faire des team-building.
Avec quels déchets travaillez-vous ?
Principalement les canettes, les bouteilles plastiques ou les briques de lait.
Comment récupérez-vous vos déchets ?
Nous avons un partenariat avec un restaurant qui nous donne une fois par semaine ses canettes et ses bouteilles. La boutique fait office de dépôt-vente, et parfois, les gens nous amènent leurs objets. Nous avons également mis des bornes d’apport de déchets à proximité de nos locaux. Enfin, les salariés de l’association prennent du temps à la création d’objets ou d’accessoires.
Quelle est la différence avec une ressourcerie ?
Chez nous, tout est transformé, alors que dans une ressourcerie, les objets sont réparés, nettoyés et remis en état.
Selon vous, qu’est-ce qu’on pourrait faire pour inciter le public au réemploi ?
Je pense qu’il faudrait arrêter de collecter les encombrants et solliciter le public à apporter directement leurs biens dans des endroits dédiés (ressourceries, repair café, boutiques solidaires…). Ensuite, je pense qu’il faudrait vraiment développer le compostage collectif et individuel pour inviter les populations à recycler de manière simple.
Quelles sont les prochaines étapes de Débrouille Compagnie ?
Nous souhaiterions vraiment réunir notre atelier et notre boutique pour que ce soit plus simple dans la gestion. Si ce projet se concrétise, nous voudrions créer un musée de la récupération. Enfin, il nous faut sans cesse trouver des partenaires dans la création d’objets ou d’accessoires.
Merci Cédric pour cet entretien et bonne continuation.
Copyright photos : Débrouille Compagnie
Atelier / administration :
4 ter rue de la Solidarité 75019 Paris
01 53 19 75 58 (du lun. au ven. de 10h à 18h)
06 98 22 72 08
Boutique : 95 rue de Ménilmontant 75020 Paris
09 83 23 19 35 (du mar. au sam. de 12h30 à 19h30)
06 98 22 72 08