En France, nous estimons à 10 millions de tonnes les aliments jetés à la poubelle par an. Ce gâchis considérable a lieu à toutes les étapes de la chaîne alimentaire et représente un prélèvement de ressources naturelles évitable.
Depuis 2015, la législation a évolué pour lutter contre le gaspillage alimentaire (notamment la loi anti-gaspillage). Les magasins alimentaires et les distributeurs sont mis à contribution pour atténuer ce gâchis. Mais le consommateur a aussi un rôle à jouer ! Il est possible, à notre échelle, de réduire notre empreinte environnementale.
Quelques chiffres
10 millions de tonnes d’aliments sont gaspillés sur toute la chaîne de production en France chaque année, soit environ 150 kg par personnes. Mais c’est à la maison que l’on gaspille le plus : chaque français jette en moyenne 29 kg d’aliments à la poubelle par an… Et ce gaspillage a un coût ! Si l’on considère l’ensemble de la filière alimentaire, le gaspillage représente une perte financière de 240€ par an et par français.
À l’échelle mondiale, 1/3 des aliments destinés à la consommation humaine est gaspillée. Et dans le même temps, 1 milliard de personnes dans le monde souffrent de la faim ou de la malnutrition… Réduire le gaspillage alimentaire de moitié permettrait de nourrir plus facilement la population humaine de façon durable. En effet, la réduction des pertes alimentaires réduisent la pression sur les ressources naturelles qui viennent de plus en plus à manquer avec le réchauffement climatique (notamment la raréfaction de l’eau douce dans certaines régions du monde).
Lutter contre le gaspillage alimentaire permet de faire des économies concrètes sur le portefeuille, sur l’utilisation des ressources naturelles mais aussi sur la qualité de consommation. Moins consommer mais mieux !
Un gaspillage à toutes les étapes de la chaîne alimentaire
L’ensemble de la chaîne de production, du champ à l’assiette, est concernée par le gaspillage alimentaire :
- La production agricole représente 32 % du gaspillage alimentaire : Poissons non désirés rejetés en mer, fruits et légumes abimés et jetés car peu présentables…
- La transformation industrielle représente 21 % du gaspillage alimentaire : Process ou conditionnement défectueux…
- Le transport, le stockage et la distribution représente 14 % du gaspillage alimentaire : Rupture de la chaîne du froid, invendus, produits abîmés par la manipulation…
- La consommation représente 33 % du gaspillage alimentaire : Restes alimentaires, déchets de préparation, mauvaise gestion des stocks…
Beaucoup de ces aliments, parfaitement propres à la consommation, sont jetés car considérés comme hors normes, car possédant une couleur « inappropriée » à la vente, car étant trop petits ou trop grands… Pour pallier à ce gaspillage, la réglementation envers les distributeurs alimentaires change.
Que dit la réglementation ?
La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire se décline sur plusieurs axes d’amélioration et s’intéresse notamment à la lutte contre le gaspillage alimentaire :
- Le secteur de la distribution alimentaire et de la restauration collective devront réduire de 50 % le gaspillage alimentaire d’ici 2025.
- Les secteurs qui produisent ou transforment les denrées alimentaires ainsi que le restauration commerciale devront réduire de 50 % le gaspillage alimentaire d’ici 2030.
- Les grossistes auront l’obligation de donner leurs produits alimentaires invendus aux associations.
- Les dates de péremptions seront accompagnées d’une mention informant les consommateurs que le produit reste consommable après cette date.
La loi relative à la lutte contre le gaspillage alimentaire (dite loi Garot) introduit également une série de mesures permettant de faire évoluer la législation sur le gaspillage alimentaire :
- Les magasins alimentaires de plus de 400 m2 sont dans l’obligation de proposer une convention de don à des associations pour la reprise de leurs invendus encore consommables.
- Les distributeurs alimentaires ont l’interdiction de rendre impropres des invendus encore consommables.
Les législations évoluent pour obliger les industriels à réduire le gaspillage alimentaire. Et nous, en tant que particulier, avons la possibilité d’agir. À la maison ou au travail, des solutions existent pour réduire le gaspillage.
Comment faire pour réduire voire éviter le gaspillage alimentaire ?
Les astuces anti-gaspillages sont nombreuses pour vous permettre de réduire votre empreinte tout en réalisant des économies :
- Préférer l’achat en vrac pour contrôler les quantités et limiter les emballages .
- N’acheter que les quantités suffisantes d’aliments pour éviter de jeter inutilement.
- Consommer des fruits et légumes « hors normes » consommables au même titre que les fruits et légumes visuellement parfaits.
- Faire des courses à la fin des marchés à prix réduits tout en sauvant des aliments comestibles de la poubelle.
- Faire des courses selon ce qu’il reste dans vos placards ou dans votre réfrigérateur.
- Se référer à la date de limite de consommation du produit. La plupart du temps, les aliments sont encore consommables même après dépassement de la date limite de consommation. Vous pouvez sentir le produit, le goûter… Faîtes confiance à vos sens !
- Utiliser des restes alimentaires pour d’autres repas (gratin, purée, soupe, quiche…).
- Transformer les fruits trop mûrs en compotes ou tartes.
- Récupérer des paniers alimentaires invendus chez des commerçants partenaires grâce à certaines applications dédiées (Too Good to Go, Phenix, Zero Gâchis…).
- Emporter les restes de votre plat au restaurant dans un « doggy bag ». Les restaurateurs sont dans l’obligation de vous proposer cette solution si vous le demandez.
Le gaspillage alimentaire est l’affaire de tous !
